lundi 26 août 2013

Dress-code des impératrices


Récemment à Moscou il y a eu lieu une exposition consacrée au 400ème anniversaire de la dynastie des Romanov. Parmi les objets exposés on pouvait contempler des robes, des accessoires, des bijoux et beaucoup d’autres objets personnels des impératrices russes depuis le XVIIIe siècle jusqu'à la Révolution. 

Cette exposition a fait découvrir au public les talents de Catherine la Grande: il se trouve que l’impératrice était aussi une bonne couturière! C’est à elle qu’on doit la mise en œuvre du postulat de Jean-Jacques Rousseau : « l’habit doit correspondre à l’âge » et la fabrication du petit costume pour son petit-fils, le futur tsar Alexandre Ier. Car au XVIIIe siècle, les enfants portaient généralement les habits des adultes, les habits du même style mais en taille plus petite.

La vie de la première dame du XVIIIe au début du XXe siècle, a été réglée par le savoir-vivre du palais. Aujourd’hui si la robe n’est plus à la mode on l’oublie au fond du placard ou encore pire on la jette. Avant les robes ont été portées pendant des années par les tsarines. Et c’est surtout le cas pour les robes de bal luxueuses avec beaucoup d’éléments amovibles. Une seule robe pouvait subir beaucoup de transformations tout comme la taille de sa propriétaire d’ailleurs et de nombreuses pinces et ourlets des robes d’antan en témoignent. Par exemple la taille de Maria Fedorovna était très petite et elle en était très fière. Grande amatrice des corsets, elle essayait toujours de la mettre en valeur par en portant des toilettes de couleur très vives (orange et rouge écarlate).

Même si les impératrices gardaient longtemps leurs robes, elles en avaient en quantité suffisante et en  plusieurs exemplaires pour chaque occasion. Une robe matinale des tsarines était fabriquée d’une matière fine et légère, à manches longues, elle avait peu d’éléments de parement, mais surtout beaucoup de broderies et un châle ou un foulard comme un accessoire inséparable.

La grande duchesse Elisabeth Vorontsova





Ce qui peut paraître curieux par dessus tout, c’est le fait que ce n’est pas les impératrices réglementaient la mode au palais. L’essentiel législateur de la mode était présenté par l’empereur. Ainsi Nicolas I a imposé le style russe à la cour de l’empereur. Et de ce fait son épouse Alexandra Fedorovna s’est montrée obligée de porter un kokoshnik, un accessoire indispensable pour toutes les représentantes féminines de la cour impériale. En fait il s’agit d’une sorte de diadème ou plutôt une coiffe, qui est un accessoire typiquement russe.

Les kokoshniks



Source : http://s30893898787.mirtesen.ru/blog/43571190387/Russkie-kokoshniki-dlya-tsarstvuyuschih-osob.-Istoriya-modyi


Par contre la préférence nette pour la mode française commence à partit de la règne d’Elisabeth Petrovna.  L’impératrice est connue pour sa passion pour tout ce qui est français et surtout pour la mode française. On dit qu’elle se changeait vingtaine de fois par jour. A chaque fois Elizabeth Petrovna attendait avec impatience l'arrivée à Saint-Pétersbourg des navires venant de l’étranger pour être la première à découvrir les dernières nouveautés de la mode française : des rubans, des dentelles etc. Elle détestait et punissait sévèrement celles qui copiaient ses toilettes sur elle.



Elisabeth Petrovna




La mode française était très demandée à cette époque. Des élégantes russes ne souhaitaient pas prendre du retard sur les Françaises. Pourtant cet échange était mutuel. La mode française était également marquée par les toilettes russes et notamment par le châle. D’énormes châles de quelques mètres correspondaient au goût exigeant de nombreuses élégantes françaises.

Jean-Auguste-Dominique Ingres  Portrait de Madame Rivière (1805)





Source : photo archive Comtesse Sofia "Louvre", photographe François-Xavier Rousselot

Cependant les toilettes des impératrices nous font découvrir non seulement les tendances de la mode de l’époque mais à travers leurs toilettes on apprend beaucoup sur les goûts vestimentaires des impératrices et par conséquent sur le caractère de chacune d’elles. 

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